Dans la partie centrale de l’Aquitaine, les dépôts marins du Miocène moyen correspondent à des sables et des grès calcaires, témoins d’environnements très littoraux et regroupés sous le terme de Formation des Sables Fauves. L’étude des Sables Fauves révèle deux unités de dépôt aux lithofaciès proches. Le Membre de Peyrecrechen (Langhien), daté par Praeorbulina glomerosa, représente une séquence de dépôt de troisième ordre (cycle Bur5/Lan1). Le Membre de Matilon (Serravallien), daté par le groupe Orbulina, illustre le cycle suivant (Lan2/Ser1). Les conditions climatiques sont de type subtropical, ayant connu une dégradation par rapport au Miocène inférieur. Une activité orogénique se manifeste durant le Miocène moyen; la déformation est reliée à la reprise de l’halocinèse dans le sud de l’Aquitaine. La propagation des contraintes entraîne la réactivation de grandes structures anticlinales ainsi que la mise en place de dômes sédimentaires formés par les mouvements halocinétiques. Durant le Langhien, la mer occupe l’ensemble du domaine centre-aquitain; au Serravallien, le domaine marin est restreint aux secteurs les plus occidentaux de la région. Du sud vers le nord, l’unité serravallienne s’emboîte progressivement dans l’unité langhienne et dans le substratum. La chute du niveau marin relatif au passage Langhien / Serravallien entraîne une importante érosion (limite de séquence de type 1 sensu Vail), puis sa remontée commande l’encaissement du Membre de Matilon dans la partie septentrionale. L’utilisation des Sables Fauves comme marqueur du Miocène moyen permet de révéler plusieurs phases de déformation durant le Néogène et d’identifier les structures tectoniques impliquées.