Différence dans la qualité de logement: Immigrants et non-immigrants à Montréal Toronto et Vancouver

Le Canada a connu, au cours des dernières décennies, une importante augmentation de sa population immigrante. Cette augmentation ne s’est pas produite sans tensions ni questionnements quant à la forme que devaient prendre les institutions de la société d’accueil. Une partie de la réponse instituiionnelle a été apportée par l’adoption d’une politique du multiculturalisme en 1971 et par la constitutionnalisation des droits fondamentaux et individuels. Le Canada a ainsi enregistré un certain succès quant à l’adaptation de la démocratie libérale à cet afflux de nouveaux arrivants, la gestion de la diversité et l’énergence d’une identité inclusive commune. Ce succès reste cependant à évaluer sur le plan de la lutte contre la discrimination et les inégalités. Cette évaluation a déjà été entamée dans le domaine de l’emploi, mais reste à poursuivre dans celui du logement. C’est ce que cet article propose en procédant à une analyse de la décomposition des écarts de la qualité de logement entre non-immigrants et immigrants pour trois régions métropolitaines du Canada. La qualité logement est mesurée par le nombre moyen de pièces par personne et est mise en relation avec des variables sociodémographiques, socioéconomiques et caractérisant l’immigration. Les résultats indiquent une convergence entre les trois grandes métropoles canadiennes et soulignent clairement l’existence d’une différence dans la qualité de logement entre non-immigrants et immigrants.